Dense

Après un nouveau silence, Sylvie change de sujet :

« Et si au lieu de construire une cage, tu utilisais ton filin comme une sorte de lasso ? » demande-t-elle à Marc, le piégeur.

« Oui c'est une possibilité, d'autant plus que si je visualise correctement la créature, je devrais pouvoir y arriver, et la maintenir avec nous sans qu'elle s'échappe. »

« Bien, dit Sylvie. On creusera cette piste »

« Et toi Sylvie, demande l'appelant, te sens-tu confiante pour cette chasse ? »

« Oui, car cela me plaît énormément. Je serai donc encore plus motivée pour le dompter. »

« En es-tu sûre ? »

«  Oui : je le veux, je l'aurai et il se pliera à ma volonté ».

« Parfait, disent les trois autres ».

 

***

 

Pour cette après-midi qui s'annonce radieuse, Émeric et Estelle décident d'en profiter en volant de nouveau à travers la campagne. Ils sortent de chez eux tels deux amoureux têtes en l'air, ignorants des soucis du monde.

Émeric est en short, torse-nu et pieds nus afin de pouvoir s'élever dans les airs. Estelle a mis elle aussi un short, ainsi qu'un haut de maillot de bain deux pièces pour se couvrir la poitrine.

Ils s'éloignent de chez eux en marchant, pour ne pas mettre leurs voisins au courant des pouvoirs d’Émeric. Puis une fois à l'écart du village, ils s'enlacent en face à face pour s'élever tous les deux au-dessus du sol.

C'est parti ! Ils virevoltent dans tous les sens, au gré des humeurs d’Émeric.

En passant au-dessus d'un hangar normalement désaffecté, ils entendent un homme hurler... Émeric se fige plusieurs mètres au dessus du toit du hangar, ne sachant que faire. Estelle regarde dans tous les sens, avant d'apercevoir un homme en sang, à terre, entouré de plusieurs autres armés et d'un homme sans arme, qui semble donner des ordres aux autres. L'humeur d'Estelle bascule subitement de l'insouciance vers la peur. Émeric le sent et lui demande tout bas ce qu'elle a vu, entendant les hurlements de l'homme à terre et les ordres du chef. Elle lui fait signe de se retourner. Il pivote au ralenti et découvre la scène. La peur le gagne à son tour, mais bizarrement il ne panique pas complètement. Il ressent le besoin d'aider l'homme à terre. Il voudrait descendre le protéger, mais un imprévu se manifeste : sous la pression du souffle sortant de ses pieds, une partie du toit s'effondre, et il manque de tomber avec Estelle dans ses bras à travers le trou. Heureusement, il réagit vite et augmente la puissance du souffle avant de revenir se poser sur une partie du toit encore en bon état.

Surpris, le chef demande à deux de ses hommes d'aller voir à l'intérieur ce qui se passe. Ils constatent alors que la toiture s'est effondrée en partie, mais ne repèrent pas Émeric et sa copine, qui sont cachés un peu plus loin sur le toit.