Dense
Du vide sous la peau (14/17)
Après avoir libéré les mafieux de leur fil lumineux, et les avoir vu déguerpir rapidement, la famille d’Émeric sort du hangar.
Son père commence : « Tu sais, les chiens ne font pas des chats ».
« Oui, continue sa mère, on est pareil que toi, à quelques nuances près. »
« Mais pourquoi vous ne m'avez jamais rien dit ? »
« On voulait te laisser grandir avec la même condition que les autres terriens, lui explique son père : sans la moindre explication quant au pourquoi de ta présence dans ce monde. »
« Oui, ajoute sa mère, sans explication ni certitude, et pourtant, avec une famille. »
« On n'est pas des terriens ? »
« Tu n'es terrien qu'en partie. Tu appartiens à un domaine plus vaste. Et nous savons des choses que les terriens ne savent pas encore, même si leurs connaissances progressent rapidement depuis quelques siècles. »
« Oui par exemple, tu as beau avoir seize ans, les noyaux des atomes qui te composent, eux, ont des milliards d'années et te relient à une partie de l'univers, puisqu'ils ont été formés en son sein. Tous les êtres vivants sur terre sont aussi dans ce cas, et de nombreux humains sont désormais au courant de ce fait. »
« Je suis perdu, j'ai quand même seize ans, non ? »
« Tu sentiras bientôt ton âge réel. »
Sur cette mystérieuse affirmation, le soleil se lève.
« Regarde-moi ça, si ce n'est pas magnifique ! »
Ses parents contemplent le lever de soleil avec émotion, et Émeric regardant lui aussi le soleil, se met subitement à léviter, comme en apesanteur, puis s'élève de plus en plus haut, dans une position presque allongée, porté par une force mystérieuse.
« Qu'est-ce qu'il se passe ? » demande sa mère
« Ce sont les dompteurs, ils reviennent plus vite que prévu. Ils ont dû le connecter à leur univers. »
