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Cinq

Ce vendredi cinq mai, un retour de vérité me traversa l'esprit :

 Le Mal, en déambulation, s'évoluait vers l'horizon ; la nuit encore noire touchait à sa fin ; il se mouvait lentement dans un paysage vide de sens…

                Une présence se fit sentir

                                  Il la chercha du regard.

 Il lui apparut doucement, en face de lui. Tous deux restèrent muets ; seul un faible et lent cliquetis résonnait mécaniquement. Son opposition se tenait là, devant lui : le Bien. Dans ce froid silence ils s'avancèrent lentement, se cherchant l'un l'autre, sans se connaître. On entendit alors le souffle de leurs respirations. Au premier contact, ils ne purent se séparer ; leurs corps s'effleuraient, se caressaient. Le cliquetis, lui, s'accélérait peu à peu. Se parcourant ensemble, ils vinrent à se fondre légèrement mais furtivement. Une grave et profonde rythmique vint alors s'ajouter au spectacle. En une parfaite chorégraphie les deux êtres disparaissaient l'un dans l'autre, et en réapparaissaient plus dépendants encore. L'émancipation se stimulait d'elle-même. La précision d'un aigu entra en scène. La créature grandissait, asphyxiant à mesure toutes différences. Une nouvelle sonorité suivit. Alors que le symbiote prenait forme dans une danse incessante, la musique s'accélérait et s'accélérait encore. Au delà de ses capacités il persistait…

10/22

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