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D'un monde imparfait à une vie meilleure

Voici quelques réflexions personnelles faisant suite à ma lecture de « Vie et mort de la planète Terre » de Peter Ward et Donald Brownlee :

 

1. Les plantes et les animaux disparaîtront de la surface terrestre d’ici environ 1 milliard d’années, à cause de l’augmentation de la luminosité et de la température du soleil (qui engendrera des températures sur Terre d’environ 70°), conjuguée à une baisse du CO2. Puis les océans s’évaporeront quelques millions d’années plus tard, annihilant toute forme de vie marine complexe. Et ce qui restera de vie sur Terre (sans doute des micro-organismes extrémophiles) aura aussi une fin, puisque le soleil calcinera tout cela complètement d'ici 3 ou 4 milliards d'années, avec des températures avoisinant les 1 000°. Et pour finir, le soleil deviendra une géante rouge (d’ici 6,5 milliards d’années, avec alors, des températures sur Terre de l’ordre de 2 500°), avant de de devenir une naine blanche et de s'éteindre définitivement, sans ne plus pouvoir chauffer quoi que ce soit. L'humanité aura donc une fin un jour ou l'autre. Et moi-même je finirai par mourir. Aussi dois-je apprécier autant que possible cette chance que constitue mon bref passage sur notre planète ! Et pour y parvenir, quoi de mieux que de recentrer mes préoccupations sur le moment présent, et à mon échelle humaine ?

 

2. De mon point de vue, à part perdurer et se reproduire, la vie n'a pas de but apparent, ni de sens ; si ce n'est quand on lui en donne un arbitrairement. Accepter cette idée nécessite de se dépouiller de ses croyances et de ses idéologies superflues, si on veut se sentir au plus près de notre réalité biologique. Et d'après moi, la science est la mieux placée pour favoriser ce « dépouillement ».

 

3. Si la vie était parfaite, alors dans mon imagination, il n'y aurait ni souffrances, ni morts, ni prédateurs, etc. mais seulement un bien-être continu et allant toujours en s'amplifiant.

Donc la vie est loin d'être parfaite.

Et quoi que l'on fasse pour la rendre parfaite, il s'agit d'une quête sans fin vouée à l'échec (ne serait-ce qu'en raison du fait qu'il y aura une fin à la vie sur Terre, et que même si on réussissait à la rendre un temps parfaite, il y aurait tout ce qui a précédé avant comme morts, souffrances, etc.).

 

4. Pourtant, tous les humains aiment l'idée d'améliorer les choses, de rendre le monde meilleur... Et à mon avis, la clé pour réussir cet objectif en évitant trop de souffrances inutiles est une question d'échelle : plus on cherche une amélioration vaste et générale, plus on se coupe de notre échelle biologique (car on raisonne en termes supérieurs à celle-ci, tels que rendre toute l'humanité heureuse, sauver la planète, gagner les faveurs de Dieu, etc.) et plus la satisfaction devient abstraite et lointaine... Alors qu'à une échelle simplement biologique, on ressent tout de suite la jouissance ou la souffrance, la joie ou la tristesse, le bien-être ou le mal-être ; ce qui permet d'éviter plus facilement les dégâts, et de profiter plus intensément de la vie.

 

Conclusion : vouloir rendre le monde meilleur à notre humble échelle, c'est à dire celle de la famille, des amis et des proches, c'est pouvoir ressentir véritablement le fruit de nos actions (via nos émotions et sensations), et savoir plus intimement si on fait fausse route ou non. Mais vouloir rendre exclusivement le monde meilleur à une échelle plus ambitieuse, c'est prendre le risque de ne pas s'apercevoir si on cause du malheur, puisque l'esprit s'enferme alors dans une tour d'ivoire, préférant une logique toujours mouvante et contestable* à un ressenti direct.

* Voir sur ce point, mon texte : « L'infini définitif ».

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