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La vie est une chance (1/2)

D’un point de vue scientifique, notre vie est une chance dont on se rend compte lorsque l’on comprend qu’il a fallu quelques milliards d’années d’évolution avant que l’on voit le jour sur notre planète, et surtout que tôt ou tard toute forme de vie disparaîtra dans l’Univers.

En effet, d’après le livre : « Jusqu’à la fin des temps » du physicien Brian Greene, la vie est vouée à disparaître dans notre univers, puisque dans très, très, très longtemps, il deviendra une sorte de désert glacial où plus aucune forme de vie ne sera possible… C’est une idée encore plus forte que celle de la fin de la vie sur notre planète (voir à ce sujet mon texte : « D’un monde imparfait à une vie meilleure »), puisqu’elle tue ce coup-ci les espoirs qu’une vie puisse continuer indéfiniment hors de notre planète bleue…

Ce constat une fois posé, on peut choisir de vivre avec un peu plus de jubilation chaque jour qui nous est donné de passer sur Terre et souhaiter en faire profiter également son entourage ; ou choisir de se dire que la vie étant vouée à disparaître, il faut se lamenter jusqu’à la fin de notre existence et au fond, agir sans se soucier des autres, puisqu’en définitive rien ne nous oblige à être solidaire… Car le bien-être s’accompagne de l’ouverture aux autres, tandis que la désolation de vivre entraîne le repli sur soi.

Bref, la première option est plus plaisante, plus durable et moins risquée que la deuxième, étant donné que les qualités d’empathie des humains finiront par nous retourner notre optimisme et la joie de vivre qui va avec, tandis que la deuxième option, où l’on recherche des plaisirs égoïstes, peut rapidement nous mettre à dos tous ceux que l’on essaye d’exclure de notre satisfaction individualiste.

 

Cherchons maintenant des arguments en faveur de cette chance que nous avons d’exister… Il y a certes encore beaucoup d’endroits sur le globe où les humains vivent dans des conditions douloureuses voire dramatiques. Mais je trouve que dans nos sociétés occidentales actuelles, il fait plutôt bon-vivre ! D’ailleurs beaucoup d’humains en difficultés rêvent de notre mode de vie ! D’un point de vue général, nous sommes à l’abri de la cruauté, de la souffrance, et de malheurs incessants.

Mais plus fort encore, nous avons transcendé notre condition animale où personne n’est à l’abri d’être la proie d’un ennemi plus féroce que lui. Car telle est la base du cycle de la vie animale : tuer pour se nourrir, et être le plus possible sur ses gardes pour ne pas se faire manger. Bref, cette existence confine à la survie, et son but final : pouvoir se reproduire, se pratique généralement de manière beaucoup moins romantique que chez des humains épris d’amour. Or, nous pouvons nous réjouir d’être libéré des menaces quotidiennes d’éventuels prédateurs, et d’avoir élevé la cuisine au rang d’un art. Mais aussi du fait que la sexualité soit une jouissance intense et belle, chez nous les humains, qu’elle soit possible toute l’année et non pas uniquement quelques jours durant la saison des amours, ce qui semble être une rareté dans la nature… Et puis, nous pouvons être reconnaissant d’avoir tant d’autres activités gratifiantes à notre portée : pouvoir nous cultiver, nous divertir, faire des rencontres enrichissantes, le tout sans se sentir en grave danger, ou en stress permanent… Enfin, nous pouvons partager avec autrui ce qui nous a intéressé voire émerveillé, grâce à nos qualités d’empathie, au langage, et à la possibilité de lire sur les visages d’autrui (les visages des humains sont d’ailleurs particulièrement expressifs par rapport à ceux d’autres espèces).

Tout cela est possible parce que nous sommes une espèce coopérative, intelligente et empathique d’après l’anthropologue et biologiste Sarah Blaffer Hrdy. Dans son livre « Comment nous sommes devenus humains », elle développe l’hypothèse que l’origine de cette coopération est due à notre besoin d’élever nos enfants à plusieurs. En clair, il est possible que la nécessité d’aider les mères à élever les bébés (qu’il s’agisse de l’aide apportée par le conjoint, les grand-parents, les tantes et les oncles, et même les grandes sœurs et les grands frères) soit au cœur de notre aptitude à vivre en société, et par voie de conséquence, de nos performances cognitives tout à fait remarquables dans le monde animal… En effet, la coopération est liée à de meilleures capacités intellectuelles. Ce sont les espèces sociales qui manifestent les performances et les niveaux d’intelligence les plus élevés. Par exemple chez les mammifères : les éléphants et les dauphins, qui vivent en communauté (voir Yves Gahéry « L’histoire du cerveau »). Quand à l’empathie, elle est au centre de la coopération et de l’intelligence humaine. C’est grâce à elle que nous pouvons savoir si nous apportons du plaisir aux autres ou non, bien plus que par des théories abstraites sur le bien et le mal !

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